La Foi Elyseenne

Dieu Aristaeus

Origine

Aristaeus est un dieu mineur de la mythologie grecque, qui a apporté aux hommes les bienfaits de l'agriculture et de l'apiculture. Il est le fils d'Apollon, le dieu du soleil, de la musique et de la prophétie, et de Cyrène, une nymphe chasseresse. Il fut élevé par les nymphes, qui lui apprirent à cailler le lait, à cultiver les oliviers, et à élever des abeilles.

 

Selon la légende, Apollon fut séduit par Cyrène lorsqu'il la vit combattre un lion. Il l'enleva et l'emmena en Libye, où il lui donna une ville à son nom. De leur union naquit Aristaeus, qui fut confié aux nymphes pour qu'elles l'éduquent. Il apprit ainsi les secrets de la nature et les arts de la civilisation.

 

 

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Attributs

Aristaeus est souvent représenté comme un jeune homme portant une couronne de feuilles d'olivier ou de laurier, symboles de son père Apollon. Il tient parfois une flûte de berger ou une ruche à la main, pour montrer son lien avec l'activité pastorale et l'apiculture. Il est accompagné d'animaux domestiques, comme des moutons, des chèvres ou des vaches. 

 

Arbre généalogique

Zeus, le puissant roi des dieux, a engendré deux fils avec deux mères différentes : Apollon avec Leto et Dionysos avec Sémélé. Apollon, le dieu du soleil, et Dionysos, le dieu du vin, sont donc demi-frères. Apollon a enlevé Cyrene, la fille du roi Hypseus de Thessalie, et l’a emmenée en Libye, où elle a fondé la ville de Cyrène. De leur union est né Aristaeus, le dieu de l’apiculture, du fromage, de l’olivier et de la protection des troupeaux. Aristaeus a épousé Autonoé, la fille du roi Cadmos de Thèbes, et ils ont eu un fils nommé Actéon. Actéon fut victime de la colère d’Artémis, la sœur d’Apollon, qui le changea en cerf pour l’avoir vue nue dans son bain. Il fut ensuite poursuivi et déchiré par ses propres chiens.

 

SELON OVIDE

Ovide, Les Métamorphoses, Livre I, v. 313-347 : Cet extrait raconte comment Aristaeus a perdu ses abeilles à cause d’une malédiction d’Orphée, qui lui reprochait la mort de son épouse Eurydice. Aristaeus consulte alors le devin Protée, qui lui révèle le moyen de se racheter et de retrouver ses abeilles.

 

Voici un passage du texte latin et sa traduction française :

 

Protéus a dit : "Tu dois apaiser les ombres d’Eurydice et d’Orphée ; tu leur dois des victimes expiatoires. Choisis quatre taureaux d’une vigueur exceptionnelle et autant de génisses à la robe intacte ; élève quatre autels aux divinités des bois et sacrifie les bêtes ; laisse leurs corps sans sépulture dans les feuillages ; puis, après neuf jours écoulés, reviens et offre à Eurydice une génisse noire ; Orphée recevra un bélier noir en sacrifice." Aristée obéit sans discuter aux ordres du dieu marin ; il apaise les ombres des époux par les victimes promises ; il revient au terme fixé et offre à Eurydice une génisse noire ; Orphée reçoit un bélier noir en sacrifice. Mais quelle ne fut pas sa surprise en voyant sortir du ventre des taureaux pourris une nuée d’abeilles bourdonnantes qui se rassemblent en essaims suspendus aux branches des arbres...''

 

SELON VIRGILE

Virgile, Les Géorgiques, Livre IV, v. 315-558 : Cet extrait est un long éloge d’Aristaeus et de son art apicole, qui est présenté comme un don divin et un modèle pour les hommes. Virgile décrit avec précision les soins à apporter aux abeilles, les différentes espèces, les maladies, les remèdes, la fabrication du miel et de la cire, etc.

 

Voici un passage du texte latin et sa traduction française :

 

''Mais toutes les abeilles de la ville, accablées par tant de maux, dépassèrent le fléau et s’enfuirent à travers les champs d’Aristée ; on ne sait où elles se dispersèrent dans leur chute. Le père Pénée, qui jouait au milieu de son lit, leva hors de l’eau sa tête tranquille et vit ces larmes nouvelles ; il reconnut ces plaintes : "Qu’as-tu donc à te plaindre encore, ma sœur Cyrene ? Est-ce que tu crois encore à ton gendre infidèle ? Est-ce qu’il ne te revient jamais, Eurydice ? Est-ce que tu n’entends plus sa lyre et ses chants qui ont charmé les enfers ?" Et elle, dans un coin retiré, pleurait profondément ; elle brisait dans son cœur ses plaintes accablées. Mais voilà que les abeilles d’Hybla, en grand nombre, s’étonnent de ces feux subits et de cette vaste ruine ; elles ignorent la route et le malheur récent d’Achéloüs : "Qui a voulu infliger à Aristée un si cruel châtiment ? dit-elle. Quelle divinité s’acharne contre lui ? Est-ce qu’il se venge de ses amours perdues ?"

 

SELON ANDRE GIDE 

André Gide, Les Nourritures terrestres, 1897 : Cet extrait est tiré du journal intime du narrateur, qui relate son voyage initiatique à travers le monde. Il évoque sa rencontre avec Aristaeus, un jeune homme qui lui fait découvrir les plaisirs de la nature et de la liberté.

 

Voici un passage du texte français :

 

''Je rencontrai Aristaeus au bord d’un lac. Il était couché sur l’herbe, nu, et jouait avec une tortue. Il me sourit quand il me vit et me fit signe de m’approcher. Je m’étendis près de lui et nous nous regardâmes longuement. Il avait les cheveux blonds, les yeux bleus, la peau dorée par le soleil. Il me dit qu’il vivait seul dans une cabane au milieu des bois, qu’il élevait des abeilles et des chèvres, qu’il faisait du miel et du fromage, qu’il aimait les arbres et les fleurs, les bêtes et les hommes. Il me dit qu’il n’avait pas de nom, mais que les gens l’appelaient Aristaeus, comme le dieu ancien. Il me dit qu’il était heureux et qu’il voulait me rendre heureux aussi. Il me prit la main et m’entraîna vers le lac. Nous nous baignâmes ensemble dans l’eau fraîche et limpide. Nous jouâmes comme des enfants, nous nous poursuivîmes, nous nous étreignîmes. Nous sortîmes de l’eau et nous séchâmes au soleil. Nous nous couchâmes sur l’herbe et nous nous aimâmes. Nous restâmes ainsi toute la journée, sans parler, sans penser, sans rien désirer que nous sentir vivre.''



17/10/2023
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